Alors que l’Occident moderne, cette civilisation toujours plus désordonnée vieille de seulement sept siècles, ne se gêne pas de porter des jugements spécieux par la voix de ses laudateurs sur des cultures extra-occidentales dont certaines sont ses devancières de plusieurs millénaires, tout en se montrant incapable de mettre en œuvre les moyens qui lui permettraient de comprendre vraiment ces dernières, peu d’Occidentaux réalisent que l’élite véritable (spirituelle) de ces cultures est parfaitement armée en principes, en sciences et en expérience pour comprendre la nature de la société occidentale mieux que ses propres dirigeants ne la comprendront sans doute jamais, car dans la sphère spirituelle, être malin ne suffit pas.
Ainsi, ces derniers temps, on remarque que les médias chargés prioritairement de propager l’idéologie infra-transhumaniste à l’échelle mondiale peinent à maintenir sous le boisseau la très actuelle querelle théologique multiséculaire portant sur le filioque (la société occidentale déspiritualisée, désacralisée, laïcisée rendant compte à son corps défendant, par le truchement de ses médias grand public, de la guerre sainte opposant le Catholicisme romain et l’Orthodoxie... quelle surprise !) : la rivalité, qui porte sur tout l’essentiel, entre la première Rome et la deuxième (Constantinople), assumée ensuite par la troisième (Moscou) - avec ses consubstantiels prolongements temporels : la division géographique, serpentant du Nord au Sud de l’Europe, ayant pour cause l’invention par la papauté, pour son seul bénéfice, d’un empereur d’Occident. Le parti pris multiséculaire des pontifes romains en faveur de la puissance germanique, qui se reflète à l’Est dans les tensions actuelles liées à « l’indépendance » politique de territoires revendiqués par l’uniatisme.
Il peut être utile ici d’ouvrir une parenthèse : suite aux atrocités commises par l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale, en Europe de l’Ouest, après l’armistice, durant deux ou trois décennies, il fut de bon ton en toute occasion, à commencer par l’école primaire, de rappeler la barbarie confinant à l’inhumanité et même au démoniaque d’une armée ayant fait fi de toutes les règles respectées jusqu’alors dans les conflits, prétendait-on, au profit d’une guerre qui soit la plus abominable et dévastatrice possible : une guerre totale. Néanmoins, en cette Europe nouvellement bien-pensante, généralement, il paraissait plutôt justifié que deux bombes nucléaires eussent été lâchées sur des civils japonais, tuant deux cents mille d’entre eux (environs...). Puis, excellent palliatif à « la bombe », vint la mode des « tapis de bombes », massacrant des civils par centaines de milliers (sinon plus) en Extrême, aux Moyen et Proche-Orient. Ainsi, quoiqu’ostentatoirement critiqué en Occident, appliqué au-delà, le «style» de guerre nazie devint rapidement la norme pour vaincre ceux que l’Occident considérait comme ses ennemis, et ceci jusqu’à aujourd’hui.
Or donc, l’Occident tira extérieurement le plus grand profit de sa division intérieure, laquelle devint au 20ème siècle le moyen par excellence de son hégémonie au plan mondial, une hégémonie déjà peu contestable auparavant.
En effet, visiblement, la propagande occidentale moderniste s’imposa en Orient (Japon, Chine, Inde, Levant) par le truchement d’idéologies originaires d’Italie et d’Allemagne (fascisme, nationalisme, socialisme, communisme, leurs hybrides) ; derrière des divergences de façade, ces idéologies prônant toutes le progrès matériel comme un impératif civilisationnel incontournable ; progrès qui représente pour l’Occident avant tout un moyen en vue d’une fin : la corruption du plan spirituel.
Le caractère mortifère de l’hégémonie occidentale tombant sous le sens, ne serait-ce qu’au vu de son recours habituel aux armes de destructions les plus massives, il reste à en déterminer brièvement les causes.